Quel pays produit le meilleur cacao ?

Quel pays produit le meilleur cacao

Les publicités vantent souvent l’origine du chocolat ou plutôt de son cacao. Mais alors… quel pays produit le meilleur cacao ? Peut-on choisir son chocolat en fonction du pays d’origine du cacao ou faut-il se fier à d’autres critères ? Je vous propose de répondre à ces questions pour vous permettre de mieux choisir vos chocolats, tout en évitant les pièges du marketing.

Quels pays produisent du cacao ?

Deux pays assurent plus de la moitié de la production mondiale de cacao : la Côte d’Ivoire et le Ghana. Toutefois, cette masse est essentiellement destinée à la production de chocolat industriel. En réalité, la liste des pays qui produisent du cacao transformé en chocolat est bien plus grande !

Carte des pays producteurs de cacao
Carte des pays producteurs de cacao. Source : Plate-forme suisse du cacao durable

En plus des pays ci-dessus, il faut citer l’Angola, l’Australie (Queensland), le Belize, le Bénin, la Birmanie, le Burundi, Le Cambodge, les États-Unis (Hawaï), la Jamaïque, le Kenya, le Laos, le Malawi, la République centrafricaine, le Rwanda, le Salvador, Sao Tomé, Taïwan, la Zambie, le Zimbabwe, ainsi que de nombreuses îles du Pacifique et des Caraïbes. Bref, quasiment chaque pays bénéficiant d’un climat tropical.

Y a-t-il des pays qui produisent du meilleur cacao que d’autres ?

Si la production de cacao se situe surtout en Afrique, l’arbre fruitier est originaire du bassin amazonien, en Amérique du Sud. Encore aujourd’hui, cette filiation vaut une meilleure réputation aux cacaos d’Amérique du Sud. Pourtant, alors que certains pays comme l’Équateur produisent actuellement presque 10% du cacao mondial, il est évident que toutes les fèves du pays ne se valent pas en terme de qualité.

En réalité, dans le cas des chocolats produits à partir de cacao d’Amérique du Sud, il vaut mieux prêter attention à la mention soit des variétés de cacao précisément identifiées, soit des origines géographiques très précises. En effet, un type de cacao très précis est généralement synonyme de la provenance d’une plantation ou d’une région spécifique. Cette traçabilité est de bon augure quant à la qualité du travail du cacao. A contrario, les fèves de moins bonne qualité finissent souvent mélangées avec d’autres. Ainsi, elles peuvent se perdre sous l’appellation très vague d’un seul pays.

De même, certains pays considérés comme quelconques en terme de qualité de cacao réservent de belles surprises. Ainsi, au Ghana, la ferme Sronko produit un cacao particulièrement fruité, interprété notamment par Garçoa de Zurich.

Et les régions ?

S’il est impossible de déterminer quel pays produit le meilleur cacao, qu’en est-il de régions plus spécifiques ? Si certaines semblent plus intéressantes de part leur variété locale de cacao, gare aux généralités ! Ainsi au Pérou, dans la région de Curimana, la coopérative Comité Central con Desarollo al Futuro de Curimana produit un excellent cacao d’une variété… commerciale. Une fois encore, la qualité du travail à l’échelle des producteurs fait la différence.

Finalement, il faut également distinguer le travail du cacao dans la plantation de l’interprétation des fèves de cacao par le chocolatier-torréfacteur. Selon le talent et les affinités des chocolatiers, un même cacao donnera un chocolat très différent. De même, les préférences personnelles et l’envie du moment feront varier les préférences en termes de chocolats et de cacaos. Parler d’un pays qui produit le meilleur cacao du monde n’a donc pas de sens.

La note du sommelier
Personnellement, je choisis rarement un chocolat en fonction de l'origine de son cacao. A deux exceptions près. Premièrement, lorsque la région ou la plantation me rappellent un bon souvenir. Deuxièmement, lorsque je ne connais pas encore l'origine en question. Curiosité oblige. Récemment, j'ai ainsi découvert la richesse des origines présentes au Brésil. A noter aussi qu'il existe des modes, de nouvelles "destinations", qui gagnent en visibilité sur la scène bean-to-bar grâce à un prix ou un reportage. Si l'original déçoit rarement, les suivants sont très variables en terme de qualité.

Crédit image principale : Les chocolats de Nicolas / Macrovector / Wikicommons

Hacienda Limon Dark Milk Nibs par Laflor de Zurich en Suisse

Hacienda Limon Dark Milk Nibs Laflor
  • Fèves : nacional arriba
  • Producteurs de cacao : domaine unique géré par 12Tree
  • Origine : Quevedo, province de Cotopaxi en Équateur
  • Torréfaction et conchage : inconnus
  • Récolte : 2021
  • Pourcentage : 62%
  • Inclusions: lait et nibs de cacao

Notes de dégustation du chocolat Hacienda Limon Dark Milk Nibs par Laflor

D’un brun profond, la robe ne laisse pas deviner le chocolat au lait. Au nez, un je ne sais quoi lacté filtre entre les notes de brownie et de nibs de cacao. La casse est molle trahissant le lait. Le croquant est plus franc grâce aux nibs. En bouche, la texture friable déconcerte un peu. Une fois l’étonnement passé, les notes de nibs torréfiés se marient aux impressions gourmande de brownie, de caramel et une pointe furtive de banane. Le tout est très rond, malgré la touche acidulée des nibs. La longueur est équilibrée et révèle des accents de noisettes torréfiées. Aussi équilibré que gourmand, le chocolat ne demande qu’à être goûté à nouveau.

Le petit plus : Assumez le caractère régressif de la tablette et croquez dedans avec une tranche de tresse fraîchement sortie du four ou laissez en fondre un peu sur une crêpe… Promis, personne ne dira rien. Une expérience à réaliser aussi avec une tablette noire.

Hacienda Limon Dark Milk Nibs Laflor
Hacienda Limon Dark Milk Nibs Laflor, une tablette aussi élégante que gourmande.

Chocolat aux accents germanophones

L’atelier de production de Laflor est situé dans la périphérie de Zurich, au bord du lac éponyme. Loin de là, sur les pentes du volcan Cotopaxi en Équateur, la plantation de cacao est un interlocuteur de choix. En effet, outre le cacao de qualité, l’entreprise qui gère la cacaoculture appartient à des Allemands. Ils restaurent une plantation historique et fonctionnant en agroforesterie. Grâce à la langue commune, les échanges sont plus faciles et les producteurs zurichois subliment ces fèves. Hacienda Limon Dark Milk Nibs de Laflor, que du bonheur.

Le moule choisi pour les tablettes de Laflor ne laisse pas indifférent. D’une part il renforce leur côté élancé, élégant. D’autre part, en raison de la finesse de la tablette « au fond » des rainures, il rend le chocolat d’autant plus sensible à la fonte lorsque les températures augmentent. D’où sa casse très molle. Finalement, un chocolat aux propriétés idéales… hors saison chaude.

La note du sommelier
Ce chocolat tire sur la corde sensible de la gourmandise avec brio. Toutefois, autre récolte ou travail différent des fèves, une édition précédente m'avait bluffé par ses accents de banane aussi exotiques que saillants. Toutefois, le résultat était alors moins équilibré. Une différence dont je m’accommode volontiers, tant ce chocolat est "miam"...

Impact de la vente en ligne de chocolat, que faire ?

Rembourrage en papier recyclé pour un paquet de chocolat

Souvent, pour se procurer du bon chocolat, il est nécessaire d’en commander en ligne. Reste alors un dilemme : le choix d’un chocolat plus respectueux de l’environnement ne sera-t-il pas vain à cause de l’envoi de la commande ? Autrement dit, comment diminuer l’impact de la vente en ligne de chocolat ? La bonne nouvelle est que consommateurs et vendeurs de chocolat peuvent contribuer à résoudre le problème.

Un consommateur averti en vaut deux

Les consommateurs de chocolat disposent de plus de marge de manœuvre qu’ils ne l’imaginent. Les gourmands peuvent le rester tout en diminuant l’impact de la vente en ligne de chocolat. Pour ce faire, il existe essentiellement trois leviers.

Premièrement, se renseigner sur le type de chocolat que l’on souhaite acheter. En effet, tous les chocolats ne se valent pas. Ainsi, l’impact climatique du chocolat dépend essentiellement de l’usage de la terre lors que le cacao est cultivé. Il faut alors privilégier les cacao poussant en agroforesterie et les variétés rares plus exigeantes sur la qualité de leur environnement. De même, l’impact sur les ressources en eau est aussi à prendre en compte. Certes, cela demande de se plonger un peu dans le sujet, mais le tri est vite fait une fois que l’on se rend compte que les chocolatiers industriels ne remplissent pas les critères sociaux et environnementaux, même à minima.

Deuxièmement, choisir où commander son chocolat. Cela peut paraître évident, mais se faire livrer son péché mignon de plus près fait la différence. En plus de diminuer la pollution, moins de transport signifie aussi moins de chance pour que votre tablette soit cassée ou ne souffre des conditions climatiques en chemin. Pour vous aider, j’ai compilé géographiquement la liste des bonnes adresses où se procurer les meilleurs chocolats.

Quel est l'impact environnemental de la vente de chocolat en ligne en terme d'emballage
Quel est l’impact de la vente en ligne de chocolat en terme d’emballage ?

Finalement, si votre chocolat préféré pourrait faire des progrès en matière d’emballage ou n’est simplement pas disponible près de chez vous, n’hésitez pas à contacter le vendeur ! Trop souvent, chocolatiers et vendeurs manquent de retours de la part des clients pour s’améliorer. Et, avouons-le, qui ne serait pas peu fier d’avoir participé à améliorer la vente de chocolat. Noble cause, s’il en est.

Rôle des vendeurs dans l’impact de la vente en ligne de chocolat

Grâce à leurs choix commerciaux et pratiques, les vendeurs sont les premiers à pouvoir agir. Le principal élément est l’envoi des commandes en avion. Indispensable pour livrer un client à l’autre bout du monde sans que le précieux chocolat ne fonde. Mais cela en vaut-il réellement la peine ? Est-il raisonnable de galérer avec les douanes et de prendre le risque d’un produit endommagé pour relativement peu de clients ? Pour les atteindre, il est préférable de privilégier des revendeurs stratégiquement répartis et avec lesquels vous pourrez mieux contrôler les conditions de transport.

Autre action possible. Si le packaging est primordial, et que de plus en plus de producteurs veillent à ce qu’il soit recyclable, la première impression vient… en recevant le paquet ! En effet, un paquet rembourré de papier recyclable fera meilleure impression que du papier bulle en plastique. Poussez la réflexion jusque dans le détail. Ainsi, Taucherli utilise depuis peu une enveloppe en papier qui est souple et transparente pour y glisser le bon de livraison avec l’adresse.

Enveloppe papier pour l'envoi du bon de livraison, le petit plus de Taucherli pour diminuer l'impact environnemental de la vente de chocolat en ligne.
Enveloppe à base de papier pour l’envoi du bon de livraison, le petit plus de Taucherli pour diminuer l’impact de la vente en ligne de chocolat. Malin !

Est-ce que tout cela coûte forcément plus cher ? Non, pensez à l’upcycling. Plutôt que de jeter les cartons dans lesquels vous recevez vos propres produits, réutilisez-les pour vos propres clients. Certes, c’est moins joli, mais, correctement expliqué, le message véhiculé est très fort. Vous joignez vos actes à la parole. Le meilleur exemple observé jusqu’à présent ? L’utilisation des « restes » de feuilles d’étiquettes pour rembourrer des envois. Simple, efficace et sans gaspillage. Une manière de limiter les coûts, de s’engager concrètement et de se démarquer. Bravo !

Et vous, qu’appréciez-vous comme démarche en tant que vendeur ou en tant que consommateur ?

Meksyk Soconusco El Vado par Beskid de Węgierska Górka en Pologne

Meksyk Soconusco Beskid
  • Fèves : criollo et trinitario
  • Producteurs de cacao : Finca La Rioja
  • Origine : municipalité de Tuzantán, dans l’Etat du Chiapas au Mexique
  • Conchage : 72 heures
  • Récolte : inconnue
  • Pourcentage : 70%

Notes de dégustation du chocolat Meksyk Soconusco El Vado par Beskid

La robe relativement claire tend vers le caramel. Le nez diffuse des notes de chocolat et de raisins de Corinthe. La casse est claire, mais sa sonorité presque en sourdine. Le croquant est cassant. En bouche, des notes épicées donnent le ton, suivie de ce je ne sais quoi de raisins secs. Des notes de miel de forêt tapissent la bouche avant que ne reviennent les épices et en particulier le poivre du Sichuan. La texture est grasse, malgré un chocolat qui reste relativement cassant. Belle, la longueur emplit la bouche distillant aussi des notes de noix. Un chocolat surprenant, presque parfois dérangeant, qui demande du temps.

Le petit plus : Mettez votre patience à l’épreuve en laissant le chocolat fondre en bouche, lentement… Ensuite, avec un autre morceau, essayez de le mâcher. Puis avec un troisième carré, tentez de mélanger les deux approches.

Meksyk Soconusco Beskid
Meksyk Soconusco Beskid, un chocolat au caractère bien trempé, qui a été récompensé d’une médaille de bronze en 2022 par l’Académie du Chocolat.

Des montagnes mexicaines aux reliefs polonais

Lorsque j’ai eu à choisir du chocolat dans l’assortiment de Beskid, l’origine des fèves a de suite capté mon attention. L’occasion rêvée de comparer avec ce que Taucherli fait ici en Suisse. Même pourcentage, même temps de conchage, pour un résultat sensiblement différent et ce malgré des points communs évidents. Difficile de dire si les nuances proviennent de la présence de trinitario dans les fèves ou d’un profil de torréfaction différent. Probablement un peu des deux.

Point intéressant, les fèves proviennent d’une région montagneuse du sud du Mexique et sont travaillées par une manufacture dans les montagnes du sud de la Pologne. Finalement, l’esprit montagnard des deux régions semble entrer en résonance et confère à la tablette un caractère affirmé.

La note du sommelier
Si le résultat est fort intéressant et mérite amplement la distinction reçue de l'Académie du chocolat en 2022. Je dois avouer rester un peu sur ma faim. Les cacaos du Chiapas offrent plus de potentiel et mériteraient un travail u peu plus ciselé dans le cas présent. Dommage également que le producteur ne mentionne pas plus d'information sur le millésime, la torréfaction et la rétribution du cacaoculteur.

Merci à Joanna pour la découverte.

Où acheter le meilleur chocolat ?

Où acheter le meilleur chocolat?

Où acheter le meilleur chocolat? Il est plus facile de répondre à cette question qu’à celle de savoir quel est le meilleur chocolat. Tour — non exhaustif ! — des bonnes adresses pour trouver votre bonheur avant les fêtes.

Bon à savoir : les adresses mentionnées ont été sélectionnées sans contrepartie aucune. De même, si j’ai choisi d’organiser les adresses par pays, c’est pour permettre à chacun de commander au plus près afin d’éviter d’inutiles livraisons par avion. L’ordre de présentation sous chaque pays est alphabétique.

Savoir quel meilleur chocolat acheter

Avant de vous livrer les bonnes adresses, quelques informations sur la méthodologie générale. Parmi les acteurs vendant du chocolat, il faut distinguer : les producteurs bean-to-bar, les caves à bean-to-bar, chocolatiers classiques et les grandes surfaces vendant du chocolat industriel.

Le but est de savoir où acheter le meilleur chocolat. Cette considération exclut quasi automatiquement les grandes surfaces. Si seul le chocolat compte, sans mettre l’accent sur les pralines et autres bonbons, cela élimine aussi les chocolatiers classiques, qui travaillent du chocolat de couverture souvent moins intéressant gustativement. Reste le bean-to-bar.

Si vous avez un producteur préféré, n’hésitez pas, faites directement vos emplettes chez lui. Ce sera le meilleur moyen de le soutenir. En revanche, si vous souhaitez panacher ou simplement découvrir de nouveaux chocolats, les caves à chocolat vous proposeront un assortiment de plusieurs producteurs. Ce sont ces adresses que j’ai compilées pour vous dans cet article.

Suisse

Chocolats du Monde propose un large assortiment de tablettes. Leur points forts sont le fait d’inclure plusieurs producteurs suisses, ainsi que de petits producteurs étrangers hors du circuit des grossistes. Ils proposent aussi leurs propres fèves de cacao de Sao Tomé !

Criollo Quetzal est le dernier venu sur le marché helvétique. Leur assortiment est intéressant pour y chiner des chocolats aux origines plus exotiques, notamment du côté asiatique. A découvrir.

SchoggiBar n’offre qu’un assortiment assez restreint de chocolat bean-to-bar. En revanche, ils permettront de trouver, pour ceux qui le souhaitent, les chocolats de chez To’ak — hors de prix par ailleurs.

Xocolatl propose l’essentiel de son assortiment via sa boutique à Bâle. Leur site internet n’offrant l’accès qu’à leurs propres produits moins intéressants. Si vous êtes dans la région, l’adresse vaut le déplacement, ne serait-ce que pour y profiter du coin café.

France

Association bean-to-bar n’est pas une boutique de chocolat à proprement parler, mais une excellente source d’information pour y trouver les producteurs français qui commencent à se fédérer sous cette association avec un réel souci de qualité.

Kosak fait figure de pionnier dans le monde de la cave à chocolat française. Installé à Paris, le magasin propose un catalogue relativement restreint, mais choisi avec beaucoup de soin. L’assurance de trouver gourmandise à son pied.

Raconte-moi un chocolat est un adresse intéressante pour y trouver quelques grands noms historiques de la production de chocolat en France, mais aussi quelques autres plus petits producteurs.

Belgique

Bean-to-bar tout simplement. Cette cave à chocolat ne permet pas d’acheter les chocolats individuellement, il faut passer par leurs revendeurs, mais offre un service d’abonnements en direct.

Carré noir offre un assortiment centrés surtout sur des tablettes belges et européennes, l’occasion d’essayer autre chose.

Canada

Bean to bar world en Colombie britannique propose un assortiment qui fait la part belle aux producteurs de la côte ouest tant canadienne qu’américaine.

Etat de Choc à Montréal est une des références en Amérique du Nord en matière de cave à chocolats bean-to-bar. Ils sont particulièrement intéressants pour découvrir les producteurs québécois et canadiens, mais aussi pour leurs produits issus de collaborations.

Où acheter le meilleur chocolat ailleurs dans le monde

Hors adresses francophones, il existe de nombreuses boutiques qui valent le détour pour y trouver votre bonheur. En voici quelques unes rassemblées par pays.

Allemagne

Choco dealer propose un bel assortiment de producteurs, sans toutefois trop sortir des sentiers battus.

Choco-De-Luxe a un catalogue bien fourni et parvient régulièrement à proposer les dernières nouveautés de ses producteurs.

Feine Schokolade dispose d’un assortiment particulièrement bien fourni, dont des producteurs que d’autres n’ont pas.

Theobroma Cacao propose un large choix de producteurs, malheureusement pas de possibilité de filtrer par pays.

Once upon a bean est une boutique en ligne qui offre un choix intéressant de producteurs essentiellement allemands et européens.

Brésil

Association bean-to-bar Brésil, une fois n’est pas coutume ce n’est pas un vendeur, mais une excellente source d’information pour trouver des producteurs dans ce pays à la production très dynamique.

Espagne

Club del chocolate est un must, en particulier pour accéder aux producteurs hispanophones.

Italie

Chocolate7 est basé à Turin et mérite une visite. Le choix est intéressant, dommage en revanche qu’il n’y ait pas plus de producteurs italiens.

Voglio Ciccolato propose un choix de producteurs italien un peu plus étoffé, mais il faut chercher.

Nouvelle Zélande

The Chocolate Bar est l’adresse incontournable et leur assortiment impressionnant.

Pays-Bas

The Craft Chocolate Store offre un large choix de producteurs, notamment moins connus. Une référence en Europe.

Pologne

Sekrety Czekolady, en plus d’un large choix de producteurs étrangers, ils proposent quelques tablettes polonaise et slaves, même si pas assez.

République Tchèque

Dobrá čokoláda à Brno en Republique tchèque ne paye pas de mine. Pourtant vous y trouverez quantité de producteurs intéressants, dont des tchèques.

Royaume-Uni

Cocoa Runners est une référence de longue date en terme de variété de producteurs proposés.

USA

Bar and Cocoa dans le Colorado propose un catalogue impressionnant.

Caputo’s se spécialise dans le bean-to-bar depuis de nombreuses années et leurs choix sont souvent des valeurs sûres.

Chocolate covered à San Francisco est de ces échoppes improbables auxquelles il faut demander le catalogue par email ou aller sur place, mais qui proposent des perles.

La note du sommelier
Une fois le dévolu jeté sur les tablettes de chocolat, je trouve difficile de sortir des sentiers battus. En effet, les caves à chocolat proposent souvent les mêmes producteurs. Et parmi ceux-ci, ce sont souvent les mêmes cacaos (origine et cultivateur). Finalement, c'est ce qui fait la valeur ajoutée du travail du sommelier en chocolat que je suis : dénicher des pépites, goûter des produits et des producteurs moins connus pour parfois trouver une gemme qui sort du lot. Reste une frustration, mais qui fait aussi la beauté de la chose : il est alors souvent difficile de s'approvisionner, même directement.

Mexico Light Brown par Taucherli de Zurich en Suisse

Taucherli Mexico Porcelana Finca La Rioja
  • Fèves : criollo porcelana
  • Producteurs de cacao : Finca La Rioja
  • Origine : Cacahoatán, dans l’Etat du Chiapas au Mexique
  • Torréfaction et conchage : 23 minutes et 72 heures
  • Récolte : 2019
  • Pourcentage : 70%

Notes de dégustation du chocolat Mexico Light Brown par Taucherli

Gourmande, la robe tire presque au caramel. Le nez diffuse des notes de chocolat, de pain frais et de sésame. La casse est limpide, le croquant sonore. En bouche, les notes épicées ouvrent le bal sur un lit chocolat. Poivre, anis, cardamome. Le tout mêlé à des accents de feuilles de tabac et de fruits mûres. La texture a quelque chose de tannique, tout en étant très fluide. La longueur laisse en bouche cette impression texturée en y ajoutant des notes vertes de noix. Un chocolat élégant qui demande (avec bonheur) à être goûté plusieurs fois.

Le petit plus : Au lieu d’un carré, prenez une barre, mâchonnez-la et tentez d’identifier des notes de café moulu. Dans le doute, essayez avec un espresso, puis sans, puis le café seul et recommencez. L’exercice devient vite un jeu.

Taucherli Mexico Porcelana Finca La Rioja
La tablette de chocolat Taucherli Mexico Porcelana Finca La Rioja a une robe merveilleuse, brun clair avec des reflets entre l’acajou et le caramel.

Un chocolatier engagé

Avec ce Mexico, Taucherli démontre son savoir-faire et son engagement. Pionnier du mouvement bean-to-bar en Suisse, au fil des années, Kay Keusen a développé un style qui lui est propre. Une patte qui se retrouve au niveau du packaging et gustativement. Ses chocolats développent souvent des notes fruitées et épicées. Son engagement est aussi à souligner. Les tablettes proposées existent depuis des années, illustrant la solidité du lien avec ses producteurs. De même, l’entreprise s’engage de nombreuses causes sociales.

Outre son style unique, Taucherli se distingue par sa transparence : chaque tablette mentionne quantité d’informations et met en avant le producteur grâce à un QR-code. Si vraiment, sur l’emballage ne manquerait que plus de détails sur la torréfaction : température et durée. Un détail bien vite oublié, tant le reste est bien pensé.

La note du sommelier
Je dois avouer avoir un attrait pour les chocolats au cacao du Mexique. Une curiosité nourrie par ma première véritable expérience gustative bean-to-bar avec un chocolat espagnol dont les fèves venaient justement de cette même exploitation du Chiapas, La Rioja. L'interprétation et le millésime étaient complètement différents, distillant des notes particulièrement marquées de prunes et de double-crème. Un souvenir toujours vif.

Quel est l’impact du chocolat sur l’eau, une ressource menacée

Quel est l'impact du chocolat sur l'eau

Le climat occupe régulièrement les discussions des amateurs de chocolat. Que ce soit en raison de la déforestation liée à la culture du cacao ou du CO2 émis par son transport, l’impact est une évidence. Depuis peu, les discussions intègrent également une nouvelle dimension : l’impact du chocolat sur l’eau. Quelle est son utilisation des ressources en eau ? Le constat semble sans appel : le chocolat ferait partie des pires élèves.

Mesurer la quantité d’eau nécessaire à la production d’aliments permet de comprendre les conséquences de nos habitudes de consommation. Ainsi, un fruit ou un légume qui pousse dans une région désertique consomme de l’eau d’irrigation. De même, un animal boit de l’eau, mais mange aussi souvent un fourrage qui pousse aussi grâce à l’irrigation.

Dès lors, qu’en est-il réellement pour le chocolat ? De quels éléments faut-il tenir compte ?

L’impact du chocolat sur l’eau

Régulièrement décriée, la viande rouge caracole en tête des classements, avec près de 15’000 litres d’eau nécessaires pour produire un kilo. Une valeur à comparer au 300 litres utilisés en moyenne pour produire un kilo de légumes. Quid du chocolat ? Avec 17’000 litres par kilo, l’impact du chocolat sur l’eau est phénoménal… Et encore, il s’agît d’un chocolat noir avec seulement 60% de cacao. En effet, à 100%, on frôle les 24’000 litres le kilo.

S’il semble que la quantité consommée de chocolat soit plus faible que celle de viande, ces valeurs sont malgré tout énormes. Mais d’où viennent ces chiffres ? Mis en avant par l’association Water Footprint Network, ils sont tirés d’une étude scientifique. Sérieux, ce travail est disponible ouvertement et s’appuie sur des données publiques, notamment d’agences onusiennes. De plus, il a été publié dans une revue scientifique avec comité de relecture et est abondement cité.

Impacts de l’eau verte, bleue et grise

Toutefois, il faut regarder la situation plus en détails. En effet, les chercheurs mentionnent trois types d’empreinte d’eau : verte, bleue et grise. La verte est l’eau provenant des précipitations et directement utilisée par les plantes. Elle est particulièrement importante pour les produits agricoles. La bleue est l’eau prélevée des stocks souterrains ou de surface, par exemple pour l’irrigation. La grise est l’eau nécessaire pour assimiler les polluants, notamment les fertilisants.

Dans le cadre du chocolat, l’essentiel de l’impact hydrique se joue au niveau de l’eau dite verte, soit celle apportée par la pluie pour arroser les cacaoyer ou la canne à sucre. Ainsi, 98% sont verts et les 2% restants se divisent à part égales entre eaux bleue et grise. Le cacao poussant dans des régions tropicales, cette eau de pluie fait partie du cycle naturel de l’écosystème dans lequel l’arbre se trouve. Fin de la discussion, le problème n’en est pas un… non ?

Pas vraiment. Effectivement, l’essentiel du cacao transformé en chocolat provient de cultures intensives. La déforestation qui en découle affecte l’écosystème, qui devient plus fragile, notamment en termes de ressources en eau. Cette situation est particulièrement visible sur la carte de l’impact de l’eau verte qui illustre l’article scientifique.

Carte mondiale de l'impact des cultures sur l'eau
En haut à gauche, la carte de l’impact de l’eau verte illustre bien les disparités entre pays cultivateur de cacao. Ainsi, en Afrique, le Ghana et la Côte (cercle) d’Ivoire subissent plus fortement l’eau verte, qu’un pays comme le Venezuela (rectangle) en Amérique du Sud.

Une situation qui évolue

Le choix d’un chocolat produit à partir de cultures de cacao durables est donc primordial. Malgré tout, il faut tenir compte d’inconnues supplémentaires. En effet, l’étude citée date de 2010 et examinait la période météorologique de 1996 à 2005. Compte tenu des effets rapides du changement climatique, les conclusions peuvent elles aussi changer. Ainsi certaines régions de l’Amazonie, pourtant connues pour leur climat tropical humide, souffrent aujourd’hui de sécheresse.

De même, ceux qui souhaitent faire pousser du cacao en laboratoire ne résoudront pas cette problématique. L’impact du chocolat sur l’eau ne serait que déplacé. Finalement, il s’agît non seulement de manger mieux, mais aussi moins. Le but est de respecter les ressources naturelles de notre environnement. C’est-à-dire l’écosystème dans lequel pousse le cacao.

Image principale tirée d’Abstral Official.

Limited Edition de Standout Chocolate de Mölndal en Suède

Standout chocolate Limited Edition
  • Fèves : Piura Blanco (Piura Yahuanduz) et trinitario local (Kerta Semaya Samaniya)
  • Récolte : 2022 (Piura Yahuanduz) et 2021 (Kerta Semaya Samaniya)
  • Producteurs de cacao : coopérative Norandino de 3 fermes (Piura Yahuanduz) et Coopérative KSS (Kerta Semaya Samaniya)
  • Origine : région de Piura au Pérou (Piura Yahuanduz) et Bali en Indonésie (Kerta Semaya Samaniya)
  • Pourcentage : 70% chacun

Notes de dégustation du Piura Yahuanduz 2022 Limited edition de Standout Chocolate

La robe marron a des reflets d’acajou. Le nez très cacao distille la pointe d’acidité typique des Piura. La casse est franche et légère. Le croquant sonore. En bouche, la sensation soyeuse et élégante donne le ton. Les premières notes fruitées sont suivies d’impressions de noix, puis de fleurs et finalement de fruits blets. Impossible de tous les nommer tant il y en a. Le carnaval gustatif s’accompagne d’une sensation de force cristalline, parfaitement maîtrisée. Équilibrée, la finale joue la carte de la gourmandise. La longueur garde cette impression d’apothéose avant de décliner, très, très lentement, pour révéler un fort sentiment chocolaté pour le plus grand bonheur des papilles.

Standout chocolate Limited Edition
Limited Edition Standout chocolate, des bijoux qui feront le bonheur des papilles. A droite le Kerta Semaya Samaniya et à gauche le Piura Yahuanduz.

Notes de dégustation du Kerta Semaya Samaniya 2021 Limited edition de Standout Chocolate

La robe brun sombre joue tel un miroir. Le nez semble aussi profond que la robe avec des accents gourmands de noisette grillée. La casse est claire et audible, comme le croquant. En bouche, les notes de fruits rouges et de cerise se marient petit à petit avec des sensations boisées et de tabac, frôlant la réglisse. Le tout effectue une danse complexe et virevolte sur les papilles. Un je ne sais quoi de brownie sert de trame au tout pour ne rien ôter à la gourmandise de la tablette. La texture est légèrement plus lourde que celle du Piura, comme pour renforcer le côté régressif. Finalement, la longueur est belle, bien qu’un peu moins grandiose que celle du Piura.

Le petit plus : Écoutez l’ouverture de la 5e symphonie de Beethoven avec le piura. La musique résonne avec le chocolat. Quant au Bali, dégustez-le au coin du feu virtuel en fermant les yeux. Si l’expérience vous plaît, découvrez pourquoi.

Le bonheur des éditions limitées

Outre son style unique et sa maîtrise technique, Fredrik, le fondateur de Standout Chocolate, se renouvelle sans cesse. De ses débuts plus classiques, il garde la base de sa collection. Aujourd’hui, il enrichit régulièrement son catalogue de créations plus originales ou, comme dans le cas présent, d’éditions limitées. Découvrir ses nouveautés est toujours un plaisir.

Avec les fèves rares — seulement 16 sacs de 43 kilos pour ce Piura —, le travail ciselé du chocolat illustre tout le potentiel gustatif du cacao. Comme souvent, la comparaison permet de mieux comprendre le caractère unique de chaque tablette. Ainsi, pour le Bali, il est possible de se référer au travail de Frederik lui-même avec la récolte 2019 et de constater que ce millésime se rapproche plus de celui de 2020 interprétée par Encuentro. De même, pour le Piura, c’est avec les talents de Qantu et Orfève qu’il faut comparer. L’exercice révèle alors la qualité incroyable du cacao et le niveau exceptionnel pour révéler cette richesse gustative inégalée.

La note du sommelier
Fredrik fait partie de ces chocolatiers qui plutôt que d'être des artisans sont des artistes. Son interprétation magistrale de ces fèves confirme un talent rare. Le voir proposer des micros lots de fèves d'exception souligne le caractère éphémère de chaque création. Allant jusqu'au bout de sa démarche, il met ses producteurs de cacao en avant et propose des emballages 100% recyclable. S'il fallait mettre un petit bémol à toutes ces louanges, ce serait celui de ne pas (encore?) indiquer le prix d'achat de son cacao pour pousser vers de meilleures rémunérations dans la filière.

Peut-on faire du chocolat sans cacao ?

Chocolat sans cacao

La question peut sembler saugrenue. Pourtant, elle n’est pas anodine : peut-on réellement faire du chocolat sans cacao ? Entre chocolat de laboratoire et produits naturels de substitution, le chocolat semble être menacé de toutes parts. Qu’en est-il réellement et connaissez-vous les alternatives ? Découvrez les dernières tendances dans le domaine.

Cupaçu et les autres cousins du cacao

Si le cacao est roi, il n’est pas le seul de la famille des arbres fruitiers theobroma. Ses cousins donnent également des fruits intéressants. Le theobroma grandiflorum produit le cupuaçu et le theobroma bicolor le mocambo. De façon similaire au cacao, un artisan peut transformer ces fruits en tablettes. Curieux ? Je parle du goût de ces produits au cupuaçu et au mocambo dans cet article.

Malgré tout, il faut rappeler que, légalement, pour être appelé chocolat, une tablette doit contenir du cacao. Ces créations n’en sont donc pas techniquement parlant. Au-delà de ces considérations réglementaires, ces produits sont une option intéressante pour découvrir un « chocolat » sans cacao. Bien que peu répandus, ils tendent à gagner en visibilité auprès des adeptes de nouvelles tendances.

Le café pour du chocolat sans cacao ?

Le chocafé est un autre prétendant au titre de tablette sans cacao. Avec cette approche, l’idée consiste à remplacer la pâte obtenue à partir des fèves de cacao par de la pâte de grains de café. Ainsi, en Suisse, Coffola propose une tablette de ce genre. Le tendance existe également dans les pays producteurs de cacao et de café, comme par exemple en Équateur. Là-bas, on peut citer le producteur bean-to-bar Mashpi qui réalise une création de ce type.

Tablette de café de Mashpi - coffee chocolate bar - un concurrent du coffola
Tablette de café de Mashpi – coffee chocolate bar – un concurrent du coffola pour du chocolat sans cacao… ou presque. Crédit : Mashpi Chocolate.

Quoi qu’il en soit, dans les deux cas, le résultat contient du cacao. En effet, c’est le beurre de cacao qui sert de liant pour assurer la texture de la pâte de café. D’ailleurs, le rôle de cet ingrédient n’est pas à négliger au niveau gustatif. Dans le cas de Mashpi, l’utilisation du beurre de cacao non désodorisé et provenant de leur propre plantation ajoute une grande richesse sensorielle. Attention, les personnes sensibles préféreront éviter ces produits dopés à la caféine.

Cacao de laboratoire

Mais alors, n’existe-t-il pas de chocolat sans cacao? Commercialement non, mais la donne pourrait changer. En effet, l’Université des sciences appliquées de Zurich (ZHAW) a produit une tablette de chocolat dont le cacao n’a pas vu de cacaoyer. Les chercheurs utilisent des fèves de cacao — la nature reste irremplaçable — pour en multiplier les cellules dans une cuve et ainsi obtenir la matière première pour leur chocolat. Un procédé décrit dans cet article de Swissinfo.

Finalement, si ce test de faisabilité n’a pas vocation a remplacer la culture traditionnelle du cacao, il a le mérite de tenter de répondre à un enjeu essentiel du chocolat industriel, celui de l’impact environnemental de la cacaoculture. Autre point intéressant, il révèle le prix d’une tablette réellement produite en Suisse de A à Z : entre 15 et 20 francs… Certes, l’industrialisation du processus permettrait de faire baisser ce prix, mais on reste loin des références actuelles les moins chères.

Et vous, avez-vous déjà goûté ces alternatives ? Qu’en avez-vous pensé ?

La note du sommelier
Personnellement, si je n'ai pas goûté le chocolat de laboratoire, j'ai eu l'occasion de tester les autres alternatives. Les cousins du cacao m'ont le plus convaincu en terme de richesse gustative. Leur texture et leurs notes gourmandes m'ont clairement donné envie d'en reprendre. Similairement, j'ai trouvé le chocafé de Mashpi vraiment intéressant, mais ai certainement moins envie d'en consommer spontanément. A mon avis, le chocolat classique reste encore un must.

Ekwador + mleko i wanilia par Manufaktura Czekolady de Łomianki en Pologne

Chocolat au lait vanille par Manufaktura Czekolady en Pologne
  • Fèves : non-mentionnées
  • Producteurs de cacao : non-mentionné
  • Origine : Equateur
  • Pourcentage : 60%
  • Inclusions : lait et bâton de vanille

Notes de dégustation du chocolat Ekwador + mleko i wanilia par Manufaktura Czekolady de Pologne

La robe est d’un brun foncé intense, surtout pour un chocolat au lait. Ensuite, le nez libère des arômes gourmands de noix de coco grillée, légèrement soulignés par une impression lactée. La casse est relativement sourde, mais le croquant sonore. En bouche, la texture fondante ouvre le bal suivie de près par les notes gourmandes de cacao et de toffee au chocolat. La vanille est discrète, mais apporte clairement de la rondeur et lie le tout. Finalement, la longueur joue surtout sur la texture en recouvrant l’intérieur des joues. Elle distille une sensation caramel et cacao. Une création doucereuse improbable.

Le petit plus : Partagez ce chocolat avec plusieurs personnes, idéalement d’horizons et de cultures différentes. Ainsi, vous serez surpris de voir la palette d’impressions personnelles.

Chocolat au lait vanille par Manufaktura Czekolady en Pologne
Chocolat au lait vanille par Manufaktura Czekolady en Pologne.

Chocolat au lait vanille, quand les ingrédients s’assument

Les producteurs mentionnent rarement la vanille sur le devant de l’emballage, sauf lorsqu’elle joue le rôle d’une véritable inclusion. Généralement, les chocolatiers industriels l’utilisent pour masquer le goût des fèves de mauvaise qualité et/ou mal torréfiées. Dans ce cas, l’approche est tout autre. Le chocolat au lait vanille se revendique. Une approche qui gagnerait à se répandre et permettrait à cette épice merveilleuse d’occuper la place qu’elle mérite réellement dans l’univers du chocolat. Un exemple à suivre.

Finalement, ce dark milk à la vanille se pare de sensations mièvres, rappelant les milk shakes de l’enfance. Un univers que le producteur Manufaktura Czekolady semble évoquer volontiers. Cette approche de la production de chocolat pose une question intéressante : faut-il proposer, temporairement ou non, une gamme de chocolats moins « puristes » et plus orientée grand public ? Outre les enjeux financiers, il s’agît aussi de méthodes d’accompagnement pour proposer aux consommateurs des produits mettant de plus en plus en valeur le cacao.

La note du sommelier
Les palais amateurs de chocolats noirs ciselés vont probablement être déçus par cette création. L'impression globale tend vers un produit très sucré et manquant de finesse. Personnellement, cette tablette évoque quelque chose de plus ancien : une tarte polonaise faite de gaufrettes et nappée de chocolat. Le Torcik wedlowski. Un souvenir d'enfance auquel il est impossible de se raccrocher aux curieux qui le goûteraient aujourd'hui. Signe, s'il en est, que chaque producteur travaille dans son propre univers gustatif, composé d'héritages parfois impossible à transmettre au-delà pu public local.