Mocha mousse de Pantone, la couleur chocolat 2025

Mocha mousse, c’est le nom donné par Pantone à la couleur chocolat. L’anecdote pourrait s’arrêter là, si ce n’était que le mocha mousse Pantone chocolat a été décrété couleur 2025… Succédant au pêche duveteux, peach fuzz, de 2024. En effet, si la société Pantone fait autorité en matière colorimétrique, c’est qu’elle édite un nuancier qui permet de disposer de couleurs calibrées. Un outil bien plus complexe à réaliser qu’il n’y paraît. Tradition depuis 200 et élément de sa stratégie marketing, l’entreprise fait l’annonce de la couleur de l’année. Le brun chocolat y figure pour la première fois.

Pourquoi mocha mousse Pantone et pas chocolat ?

S’il parle probablement aux influenceurs, le terme mocha mousse semble un peu surfait. N’aurait-il pas mieux valu parler de chocolate mousse vu les accents chocolat prononcés de ce brun ? Des dires mêmes de la directrice du Pantone Color Institute, « c’est une belle couleur à regarder. Elle donne envie de la goûter, et on sait qu’elle sera délicieuse en bouche. On imagine l’odeur du chocolat dans le four. » Alors, pourquoi ne pas la nommer chocolat ?

La réponse est probablement à chercher du côté de la stratégie commerciale de l’entreprise. En effet, si une couleur en tant que telle ne peut pas être brevetée, son processus de fabrication ou le nuancier qui la présente peuvent l’être. Dès lors, il faut aussi pouvoir nommer ces couleurs selon des codes établis. Certes, le catalogue technique accole un numéro à chaque nuance, mais ça ne fait pas rêver. C’est pourquoi les couleurs de l’année reçoivent un nom commercial qui lui peut être protégé. Vu le caractère publique de la mousse au chocolat, il y a fort à parier qu’aucun organisme n’aurait laissé le terme devenir une marque déposée. D’où cet improbable mocha mousse pour parler de cette couleur chocolat.

Mocha Mousse Pantone Chocolat
La couleur Mocha Mousse de Pantone décline le brun chocolat dans ses nuanciers, mais aussi en quantité d’autres accessoires qui raviront les fans de cacao. DR.

Histoire du brun, de la terre au chocolat

Le brun est donc une couleur tendance. Si les modes changent et reviennent, il est intéressant d’observer que le cas du brun est particulier dans l’univers des couleurs. Historiquement, le terme est associé à la luminosité plutôt qu’à une couleur. Ainsi en littérature, il est même possible de parler de nuit brune, pour parler de son caractère sombre. De même, d’autres termes coexistent avec celui de brun. Ces variantes sont souvent liées à des éléments concrets : marron, terre, ocre, châtain (cheveux), café, sépia. Une tradition que l’on retrouve dans de nombreuses langues qui n’ont pas d’équivalent à proprement parler du mot brun. L’indonésien utilise même le terme cokelat (chocolat) pour le brun.

Effectivement, cette couleur de tous les jours est tellement banale qu’elle manque de prestige. D’ailleurs, historiquement, les élites portent d’autres couleurs, plus rares, considérées comme flamboyantes à l’instar du pourpre. A partir de la Renaissance, le statut du brun change petit à petit, notamment grâce au chocolat. D’abord produit pharmaceutique et de luxe, le chocolat se trouve rapidement associé à la noblesse. Grâce à cette aura, le brun devient plus apprécié. Un statut il bénéficie encore aujourd’hui. La couleur est gourmande, chaleureuse, cosy, etc.

Nuances : du mocha mousse de Pantone au chocolat brun

Le changement de statut du brun est assez récent : à peine quelques siècle en comparaison avec l’histoire millénaire de l’humanité. Cette nouveauté relative a un impact sur notre capacité à décrire les nuances de brun. Le vocabulaire nous manque.

Cette difficulté à définir les différents bruns s’ancre dans deux éléments. D’une part, la fabrication des pigments bruns consiste souvent à ajouter un élément obscurcissant à une couleur de base, telle que le rouge, le vert ou le jaune. Ce faisant, la nuance de la couleur de base devient difficile à percevoir et donc à décrire. D’autre part, l’évolution a optimisé notre vision est pour détecter certains couleurs vives. Le brun et ses nuances sont donc plutôt relégués à l’arrière plan. En outre, plutôt que de ne pas du tout percevoir le vert et le rouge, de nombreux daltoniens les confondent en une sorte de brun dont les nuances sont difficiles à distinguer.

C’est pourquoi, dans le cas du chocolat, il est opportun de pouvoir s’aider d’une palette des nuances du chocolat. De même, c’est à force d’observer (et déguster, soyons francs) différents chocolats que l’œil distingue mieux les variations. Reste ensuite à mettre des mots sur ces perceptions.

Et vous, quelle est votre ton de chocolat préféré ?

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