Comment déguster un chocolat ?

Le forgeron devient forgeron en forgeant, le sommelier en chocolat en mangeant du chocolat. Chaque métier gagne en valeur avec l’expérience. L’exercice semble d’autant plus agréable lorsqu’il s’agît du chocolat… Mais comment faire ? Petit guide de dégustation du chocolat pour avoir l’excuse d’en reprendre.

De la patience… ou pas !

En premier lieu, il s’agît d’avoir du plaisir. Prenez vos aises dans un lieu confortable, sans nuisance sonores ou odeurs fortes. Faites notamment attention aux parfums et autres crèmes pour les mains ou au fumet provenant de la cuisine. D’ailleurs, il vaut mieux avoir faim, cela aiguise les sens : le même chocolat goûté avant et après un repas laissera une impression très différente. Faites le test. Une fois installé, prenez le temps de déguster, sans avoir à penser à ce que vous avez à faire ensuite. Réservez du temps pour ce moment.

Si vous êtes gourmands comme moi, assumez-le et commencez par goûter un morceaux sans réfléchir. Juste pour le plaisir. Cela vous aidera à passer outre la fébrilité initiale et vous pourrez prendre plus de temps pour vous focaliser sur ce que vous ressentez lors du deuxième round. Avec le temps, vous arriverez à gagner en patience pour garder vos papilles affûtées et ressentir toute l’émotion du premier contact avec vos lèvres. Qui a dit que le chocolat n’était pas sensuel ?

Comment utiliser tous ses sens pour goûter du chocolat

Tout comme lors d’un premier rendez-vous, tous vos sens sont mis à contribution, bien plus que vous ne le pensez et la première impression compte…

LA VUE

C’est le premier sens mis à contribution. Ce qu’on appelle la robe du chocolat regroupe la couleur (plus ou moins foncée, chatoyante) et l’aspect de la surface (brillante, lisse, texturée). Le moulage de la tablette jouera aussi un rôle important dans votre appréciation personnelle. Attention aux indices trompeurs. Certains chocolats noirs peuvent apparaître relativement clairs et passer pour du chocolat au lait et inversement pour les laits au pourcentage de cacao élevé. C’est dû au type de fèves de cacao utilisées et à la façon dont le producteur à choisi de torréfier son cacao.

L’ODORAT

Ce sens est parfois sollicité quasiment simultanément à la vue. Cela dépend du chocolat bien sûr, mais aussi de la température ambiante. Comme pour un vin, n’hésitez pas à sentir le chocolat avant d’y goûter. Ce qu’on appelle le nez pourra vous renseigner sur ce qui vous attend ou au contraire s’avérer différent de l’impression en bouche, voire sembler fade en comparaison avec le goût. Pour faciliter l’exercice n’hésitez pas à poser un morceau de chocolat sur le dos de votre main et sentez-le après un instant. La chaleur corporelle aidera à diffuser ses parfums. A noter qu’un grande partie du goût est en réalité ce qu’on appelle la rétro-olfaction, c’est-à-dire les odeurs perçues depuis la bouche. D’où l’intérêt de faire fondre le chocolat en bouche pour qu’il dégage un maximum de sensations.

L’OUÏE

Elle n’est pas à négliger ! Au moment de casser un morceau, le son produit va permettre de parler de ce qu’on appelle avec délice « la casse » du chocolat. Un son franc ne manquera probablement pas de convoquer les souvenirs d’enfance lorsqu’il s’agissait de briser une tablette épaisse. La casse peut être plus ou moins étouffée, nette. Plus le chocolat contient de masse de cacao — donc hors beurre de cacao —, plus le chocolat sera sonore.

LE GOÛT

C’est bien évidemment le sens de prédilection pour apprécier le chocolat. Essayez tant se faire que peut de décrire ce que vous ressentez. Sans filtre. Le but est de transmettre votre expérience personnelle, qui diffère de celle des autres. Si les mots vous manquent n’hésitez pas à vous aider de la roue des saveurs du guide de dégustation du chocolat à télécharger.

Guide gratuit de dégustation du chocolat
La roue des saveurs de du guide de dégustation du chocolat de Nicolas

La temporalité est également un élément important en lien avec le goût : certains chocolats présentent un profil linéaire, alors que d’autres vont évoluer pour libérer des notes gustatives au fur et à mesure qu’ils fondent. Finalement, ce qu’on appelle la longueur en bouche est l’impression restant une fois le chocolat avalé. Plus moins longue, intense ou différente de l’impression initiale.

LE TOUCHER

Il joue un rôle bien plus important qu’on ne le pense. Il va définir la texture ressentie en bouche : pâteuse, râpeuse, lisse, soyeuse, lourd, léger… Le chocolat commençant à fondre dès 28°C, sa texture en bouche va très vite évoluer, passant de solide à fondu. A elle seule, la texture peut vous faire adorer ou détester un chocolat, mais aussi renforcer ses saveurs, à l’instar, par exemple, de notes florales qui seront renforcées par une texture soyeuse. La texture du chocolat dépend de plusieurs facteurs : type de fèves de cacao, quantité de beurre de cacao, intensité de la torréfaction, finesse du broyage — certains producteurs ajoutent le sucre sans le broyer pour obtenir un effet croquant — et de la présence ou non d’autres ingrédients, tel que le lait.

C’est l’ensemble de cette expérience sensorielle qui vous fera apprécier ou non un chocolat. Le reste n’est que matière de préférences personnelles.

Organiser une dégustation de chocolat

Même si les goûts et les couleurs ne se discutent pas, il est souvent plus intéressant de comparer : les chocolats entre eux, tout comme les impressions personnelles si vous partagez vos chocolats avec vos proches.

L’erreur du débutant est de vouloir finir une tablette avant d’en entamer une nouvelle. Au contraire, n’hésitez pas à goûter plusieurs chocolats différents lors d’une même dégustation. D’une part, cette approche permet de découvrir ses préférences et, d’autre part, vous pouvez ainsi également mieux comprendre l’effet produit par chaque chocolat en bouche en le comparant aux autres. Pour savoir dans quel ordre procéder lorsque vous comparez, référez-vous à ce billet.

Si le chocolat est parfois un plaisir secret, voir coupable — en particulier si vous dévorez le dernier carré d’une tablette… —, pouvoir partager sa passion est d’autant plus gratifiant. Faites l’exercice, offrez-vous une séance chocolatée en compagnie d’amis ou de proches. Sans trop se prendre au sérieux, essayez de décrire vos impressions et de classer les chocolats selon vos préférences. Vous serez parfois surpris des similitudes ou, au contraire, des avis divergents. N’hésitez pas à vous munir du guide de dégustation du chocolat disponible gratuitement dans la boutique.

Envie de profiter d’une dégustation personnalisée ? Contactez-moi pour une initiation en partenariat avec Chocolats du Monde.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *